Il faut bien avouer que la France a un problème avec la géothermie. Cette énergie pourtant prometteuse représente à peine 1% de notre consommation finale de chaleur ! Pour remédier à cette situation, le gouvernement vient de dévoiler ce 25 juillet un plan d’action composé de sept mesures concrètes. Mais ces initiatives suffiront-elles vraiment à réveiller cette filière endormie ?
Où en est réellement la géothermie française aujourd’hui ?
Les chiffres parlent d’eux-mêmes et ils ne sont pas brillants. « Malgré son potentiel et les retours d’expérience positifs, la filière représente seulement 1% de notre consommation finale de chaleur et 5,5% de la production thermique des réseaux de chaleur en France métropolitaine », reconnaît Marc Ferraci, ministre chargé de l’industrie et de l’énergie.
En fait, cette situation témoigne d’un paradoxe français : on dispose d’un potentiel géologique intéressant, mais on peine à le valoriser. La géothermie fait quasiment du sur-place depuis cinq années, comme le soulignait Alexandre Joly de Carbone 4 sur ce sujet en avril 2025.
Quels sont les objectifs fixés pour rattraper ce retard ?
L’ambition affichée dans la future programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE 3) est tout simplement de quadrupler la production de chaleur géothermique en dix ans. Concrètement, cela signifie atteindre 10 TWh pour la géothermie de surface en 2030, puis 15 à 18 TWh en 2035. Pour la géothermie profonde, l’objectif est de 6 TWh en 2030, puis 8 à 10 TWh en 2035, contre seulement 2,3 TWh en 2021.
« Atteindre un objectif aussi ambitieux démontrerait un passage à la vitesse supérieure pour cette filière qui fait quasiment du sur-place depuis 5 ans », rappelait Alexandre Joly, responsable du pôle Énergie au sein de Carbone 4 en avril 2025, en listant tous les avantages de la géothermie (bas carbone, pilotable, économique, etc.)
Ces chiffres traduisent une volonté politique forte, mais ils demandent aussi un changement radical d’approche pour devenir réalité.
Comment le gouvernement compte-t-il s’y prendre concrètement ?
C’est là qu’intervient la mission d’information « commando » géothermie, confiée au député Vincent Thiébaut en avril 2025. Cette mission a déjà permis d’identifier sept mesures d’accélération qui seront appliquées dès 2025-2026.
La première mesure prévoit le lancement d’un appel à manifestation d’intérêt auprès des collectivités locales en 2026. L’idée ? Recenser les acteurs intéressés, identifier les projets potentiels et mieux caractériser la ressource géothermale profonde dans les zones encore méconnues de France métropolitaine.
Pourquoi la question des données géologiques est-elle si importante ?
Actuellement, les données confiées au BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières) restent confidentielles pendant dix ans. Cette situation freine considérablement le développement des projets car les porteurs manquent d’informations sur le sous-sol.
La deuxième mesure propose donc de raccourcir drastiquement ces délais. Les acquisitions de données financées par des fonds publics deviendront immédiatement accessibles. Pour les données privées, la confidentialité sera réduite à un an pour les données de puits et à cinq ans pour les données géophysiques de surface.
Cette évolution devrait permettre de « dé-risquer les projets » en donnant aux développeurs une meilleure connaissance du potentiel géothermique local.
Comment simplifier les démarches administratives ?
Les procédures actuelles constituent un véritable casse-tête pour les porteurs de projets. La troisième mesure prévoit donc un allègement des procédures pour certains projets de géothermie de surface.
Le seuil de puissance maximale de la « géothermie de minime importance » sur sondes passera à 2 MW dès l’automne 2025. Cette évolution permettra à davantage de projets sur sondes de bénéficier d’un régime de déclaration simplifié.
Parallèlement, la quatrième mesure définira au premier trimestre 2026 les conditions permettant aux installations de stockage calorifique de bénéficier également de ce régime déclaratif simplifié.
Que faire face à la pénurie de main-d’œuvre spécialisée ?
La filière souffre d’un manque criant de foreurs spécialisés. Les temps de formation sont longs et les contraintes réglementaires actuelles limitent la flexibilité des chantiers.
La cinquième mesure propose donc de préparer « d’ici la fin de l’année 2025 » un projet de décret sur la durée du temps de travail sur les chantiers de forage géothermique profond. L’objectif est de pouvoir « rehausser exceptionnellement la durée de travail maximale hebdomadaire » pour répondre aux besoins spécifiques de cette activité.
Comment mieux faire connaître les avantages de la géothermie ?
La méconnaissance de cette technologie constitue un frein majeur à son développement. La sixième mesure mise donc sur des actions de sensibilisation et de communication auprès des collectivités et des prescripteurs. L’Ademe pilote déjà plusieurs initiatives dans ce sens, mais l’effort doit être amplifié.
En effet, la géothermie présente pourtant de nombreux avantages : elle est bas carbone, pilotable et économique sur le long terme. Encore faut-il que ces atouts soient mieux connus des décideurs locaux.
Comment assurer un accompagnement territorial efficace ?
La septième et dernière mesure concerne le développement du réseau d’animateurs régionaux spécialistes de la géothermie. L’objectif est de couvrir l’ensemble du territoire métropolitain avant la fin 2026, en pérennisant les postes existants et en créant de nouvelles missions d’animation dans les régions qui en sont dépourvues.
Cette approche territoriale permettra d’adapter les solutions aux spécificités locales et d’accompagner plus efficacement les porteurs de projets.
En synthèse : ces mesures permettront-elles vraiment de débloquer la situation ?
Ces sept mesures s’attaquent aux principaux obstacles identifiés : manque de données, complexité administrative, pénurie de main-d’œuvre et déficit de communication. Elles « ont vocation à être intégrées dans le plan d’action national, qui fera l’objet d’un suivi semestriel dès l’automne 2025 », précise le gouvernement.
Reste maintenant à voir si cette approche permettra effectivement de sortir la géothermie française de sa léthargie. Le défi est de taille : quadrupler la production en dix ans nécessitera une mobilisation sans précédent de tous les acteurs concernés. Mais avec des objectifs clairs et des mesures concrètes, la filière géothermique française a enfin une feuille de route pour rattraper son retard.

Article rédigé par Guillaume Sagliet
Growth Marketing Manager pour Collectif Énergie, je suis devenu expert pour retrouver les pages perdues dans l’Internet et leur redonner vie grâce à mes connaissances approfondies dans Lost et The Walking Dead. Avec moi, tous les contenus affrontent Google sans crainte.
Il faut bien avouer que la France a un problème avec la géothermie. Cette énergie pourtant prometteuse représente à peine 1% de notre consommation finale de chaleur ! Pour remédier à cette situation, le gouvernement vient de dévoiler ce 25 juillet un plan d’action composé de sept mesures concrètes. Mais ces initiatives suffiront-elles vraiment à réveiller cette filière endormie ?
Où en est réellement la géothermie française aujourd’hui ?
Les chiffres parlent d’eux-mêmes et ils ne sont pas brillants. « Malgré son potentiel et les retours d’expérience positifs, la filière représente seulement 1% de notre consommation finale de chaleur et 5,5% de la production thermique des réseaux de chaleur en France métropolitaine », reconnaît Marc Ferraci, ministre chargé de l’industrie et de l’énergie.
En fait, cette situation témoigne d’un paradoxe français : on dispose d’un potentiel géologique intéressant, mais on peine à le valoriser. La géothermie fait quasiment du sur-place depuis cinq années, comme le soulignait Alexandre Joly de Carbone 4 sur ce sujet en avril 2025.
Quels sont les objectifs fixés pour rattraper ce retard ?
L’ambition affichée dans la future programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE 3) est tout simplement de quadrupler la production de chaleur géothermique en dix ans. Concrètement, cela signifie atteindre 10 TWh pour la géothermie de surface en 2030, puis 15 à 18 TWh en 2035. Pour la géothermie profonde, l’objectif est de 6 TWh en 2030, puis 8 à 10 TWh en 2035, contre seulement 2,3 TWh en 2021.
« Atteindre un objectif aussi ambitieux démontrerait un passage à la vitesse supérieure pour cette filière qui fait quasiment du sur-place depuis 5 ans », rappelait Alexandre Joly, responsable du pôle Énergie au sein de Carbone 4 en avril 2025, en listant tous les avantages de la géothermie (bas carbone, pilotable, économique, etc.)
Ces chiffres traduisent une volonté politique forte, mais ils demandent aussi un changement radical d’approche pour devenir réalité.
Comment le gouvernement compte-t-il s’y prendre concrètement ?
C’est là qu’intervient la mission d’information « commando » géothermie, confiée au député Vincent Thiébaut en avril 2025. Cette mission a déjà permis d’identifier sept mesures d’accélération qui seront appliquées dès 2025-2026.
La première mesure prévoit le lancement d’un appel à manifestation d’intérêt auprès des collectivités locales en 2026. L’idée ? Recenser les acteurs intéressés, identifier les projets potentiels et mieux caractériser la ressource géothermale profonde dans les zones encore méconnues de France métropolitaine.
Pourquoi la question des données géologiques est-elle si importante ?
Actuellement, les données confiées au BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières) restent confidentielles pendant dix ans. Cette situation freine considérablement le développement des projets car les porteurs manquent d’informations sur le sous-sol.
La deuxième mesure propose donc de raccourcir drastiquement ces délais. Les acquisitions de données financées par des fonds publics deviendront immédiatement accessibles. Pour les données privées, la confidentialité sera réduite à un an pour les données de puits et à cinq ans pour les données géophysiques de surface.
Cette évolution devrait permettre de « dé-risquer les projets » en donnant aux développeurs une meilleure connaissance du potentiel géothermique local.
Comment simplifier les démarches administratives ?
Les procédures actuelles constituent un véritable casse-tête pour les porteurs de projets. La troisième mesure prévoit donc un allègement des procédures pour certains projets de géothermie de surface.
Le seuil de puissance maximale de la « géothermie de minime importance » sur sondes passera à 2 MW dès l’automne 2025. Cette évolution permettra à davantage de projets sur sondes de bénéficier d’un régime de déclaration simplifié.
Parallèlement, la quatrième mesure définira au premier trimestre 2026 les conditions permettant aux installations de stockage calorifique de bénéficier également de ce régime déclaratif simplifié.
Que faire face à la pénurie de main-d’œuvre spécialisée ?
La filière souffre d’un manque criant de foreurs spécialisés. Les temps de formation sont longs et les contraintes réglementaires actuelles limitent la flexibilité des chantiers.
La cinquième mesure propose donc de préparer « d’ici la fin de l’année 2025 » un projet de décret sur la durée du temps de travail sur les chantiers de forage géothermique profond. L’objectif est de pouvoir « rehausser exceptionnellement la durée de travail maximale hebdomadaire » pour répondre aux besoins spécifiques de cette activité.
Comment mieux faire connaître les avantages de la géothermie ?
La méconnaissance de cette technologie constitue un frein majeur à son développement. La sixième mesure mise donc sur des actions de sensibilisation et de communication auprès des collectivités et des prescripteurs. L’Ademe pilote déjà plusieurs initiatives dans ce sens, mais l’effort doit être amplifié.
En effet, la géothermie présente pourtant de nombreux avantages : elle est bas carbone, pilotable et économique sur le long terme. Encore faut-il que ces atouts soient mieux connus des décideurs locaux.
Comment assurer un accompagnement territorial efficace ?
La septième et dernière mesure concerne le développement du réseau d’animateurs régionaux spécialistes de la géothermie. L’objectif est de couvrir l’ensemble du territoire métropolitain avant la fin 2026, en pérennisant les postes existants et en créant de nouvelles missions d’animation dans les régions qui en sont dépourvues.
Cette approche territoriale permettra d’adapter les solutions aux spécificités locales et d’accompagner plus efficacement les porteurs de projets.
En synthèse : ces mesures permettront-elles vraiment de débloquer la situation ?
Ces sept mesures s’attaquent aux principaux obstacles identifiés : manque de données, complexité administrative, pénurie de main-d’œuvre et déficit de communication. Elles « ont vocation à être intégrées dans le plan d’action national, qui fera l’objet d’un suivi semestriel dès l’automne 2025 », précise le gouvernement.
Reste maintenant à voir si cette approche permettra effectivement de sortir la géothermie française de sa léthargie. Le défi est de taille : quadrupler la production en dix ans nécessitera une mobilisation sans précédent de tous les acteurs concernés. Mais avec des objectifs clairs et des mesures concrètes, la filière géothermique française a enfin une feuille de route pour rattraper son retard.

Article rédigé par Guillaume Sagliet
Growth Marketing Manager pour Collectif Énergie, je suis devenu expert pour retrouver les pages perdues dans l’Internet et leur redonner vie grâce à mes connaissances approfondies dans Lost et The Walking Dead. Avec moi, tous les contenus affrontent Google sans crainte.