C’est tout le paradoxe de la dernière étude dévoilée cette semaine, le World Nuclear Industry Status Report. Au niveau mondial, la production d’électricité d’origine nucléaire n’a jamais été aussi forte. En 2024, elle aurait atteint 2 667 TWh, soit une progression de 66 TWh (2,9 %) par rapport à 2023. La capacité installée est également en légère progression, avec 369 GW au lieu de 368 GW.
Cette progression du nucléaire est notamment due à l’intérêt de la Chine dans la filière pour décarboner son économie. Le nucléaire apparaît comme une solution efficace de souveraineté énergétique mais aussi comme un moyen d’accélérer la sortie des énergies fossiles. Ce constat est cependant rapidement relativisé, puisque la production du nucléaire hors de Chine était inférieure de 363 TWh par rapport au niveau de 2006.
Un rapport en demi-teinte pour l’atome
En effet, dans le même temps, les auteurs de l’étude soulignent tout le paradoxe qui entoure ces données sur le nucléaire. « Alors que les marchés de l’énergie évoluent rapidement, il n’y a aucun signe de construction nucléaire vigoureuse, et le déclin progressif du rôle de l’énergie nucléaire dans la production d’électricité se poursuit. » Autrement dit : même si le nucléaire produit davantage et bat son record de 2006, sa part dans la production d’énergie est en baisse. Les autres sources de production, en particulier l’éolien et le solaire, augmentent plus vite encore. En 1996, le nucléaire produisait 16 % de l’électricité dans le monde. En 2024, ce n’était plus que 9 %.
Le rapport précise que les éoliennes et les panneaux photovoltaïques ont généré 70 % d’électricité de plus que le nucléaire. Les investissements dans les nouvelles capacités de production renouvelables sont également en plein essor et dépassent nettement le nucléaire, avec un record de 728 milliards de dollars. En comparaison, les projets de centrales nucléaires paraissent « longs et coûteux à financer ».
Les fossiles pourraient progresser au moins jusqu’en 2030
Enfin, la production d’énergie fossile peine à décroître. Une nouvelle étude internationale publiée cette semaine faisait état de la décorrélation des objectifs climatiques pour limiter le réchauffement à 2 °C à la fin du siècle avec les prévisions d’énergie fossile. La Chine anticipe un déclin plus lent que prévu du charbon dans son mix énergétique.
Contrairement à l’annonce de « transition hors des énergies fossiles » de la Cop28, 17 des 20 plus grands pays producteurs d’énergies fossiles pourraient ainsi augmenter leur production de charbon, pétrole ou gaz d’ici à 2030.
Sources : Libération et Connaissance des énergies

Article rédigé par Côme Tessier
Rédacteur web pour Collectif Énergie, je m’évertue à glisser des touches sportives ou des notes sucrées pour rendre plus accessibles les sujets liés à l’énergie. Sans jamais oublier de traquer les doubles espaces qui perturbent la lecture.
C’est tout le paradoxe de la dernière étude dévoilée cette semaine, le World Nuclear Industry Status Report. Au niveau mondial, la production d’électricité d’origine nucléaire n’a jamais été aussi forte. En 2024, elle aurait atteint 2 667 TWh, soit une progression de 66 TWh (2,9 %) par rapport à 2023. La capacité installée est également en légère progression, avec 369 GW au lieu de 368 GW.
Cette progression du nucléaire est notamment due à l’intérêt de la Chine dans la filière pour décarboner son économie. Le nucléaire apparaît comme une solution efficace de souveraineté énergétique mais aussi comme un moyen d’accélérer la sortie des énergies fossiles. Ce constat est cependant rapidement relativisé, puisque la production du nucléaire hors de Chine était inférieure de 363 TWh par rapport au niveau de 2006.
Un rapport en demi-teinte pour l’atome
En effet, dans le même temps, les auteurs de l’étude soulignent tout le paradoxe qui entoure ces données sur le nucléaire. « Alors que les marchés de l’énergie évoluent rapidement, il n’y a aucun signe de construction nucléaire vigoureuse, et le déclin progressif du rôle de l’énergie nucléaire dans la production d’électricité se poursuit. » Autrement dit : même si le nucléaire produit davantage et bat son record de 2006, sa part dans la production d’énergie est en baisse. Les autres sources de production, en particulier l’éolien et le solaire, augmentent plus vite encore. En 1996, le nucléaire produisait 16 % de l’électricité dans le monde. En 2024, ce n’était plus que 9 %.
Le rapport précise que les éoliennes et les panneaux photovoltaïques ont généré 70 % d’électricité de plus que le nucléaire. Les investissements dans les nouvelles capacités de production renouvelables sont également en plein essor et dépassent nettement le nucléaire, avec un record de 728 milliards de dollars. En comparaison, les projets de centrales nucléaires paraissent « longs et coûteux à financer ».
Les fossiles pourraient progresser au moins jusqu’en 2030
Enfin, la production d’énergie fossile peine à décroître. Une nouvelle étude internationale publiée cette semaine faisait état de la décorrélation des objectifs climatiques pour limiter le réchauffement à 2 °C à la fin du siècle avec les prévisions d’énergie fossile. La Chine anticipe un déclin plus lent que prévu du charbon dans son mix énergétique.
Contrairement à l’annonce de « transition hors des énergies fossiles » de la Cop28, 17 des 20 plus grands pays producteurs d’énergies fossiles pourraient ainsi augmenter leur production de charbon, pétrole ou gaz d’ici à 2030.
Sources : Libération et Connaissance des énergies

Article rédigé par Côme Tessier
Rédacteur web pour Collectif Énergie, je m’évertue à glisser des touches sportives ou des notes sucrées pour rendre plus accessibles les sujets liés à l’énergie. Sans jamais oublier de traquer les doubles espaces qui perturbent la lecture.