Dans sa première interview après sa nomination à la tête d’EDF, accordée au journal Les Échos, Bernard Fontana a souhaité adresser un message clair et rassurant pour les grands consommateurs d’électricité, en particulier dans l’industrie. « J’ai demandé à mes équipes de rechercher des marges de manœuvre pour débloquer les discussions avec les industriels. »
De fortes tensions étaient nées des négociations avec le précédent PDG, Luc Rémont, dans le cadre des contrats post-Arenh qu’il souhaitait mettre en place (des contrats d’allocation de la production nucléaire, CAPN, sur 10 à 15 ans). Les principaux consommateurs avaient notamment dénoncé des prix trop élevés, ne garantissant plus la compétitivité de leur secteur. Enfin, l’annonce de la mise aux enchères de cette production nucléaire début mars avait été vécu comme un affront par l’industrie française.
Bernard Fontana souhaite désormais apaiser les relations entre l’énergéticien et ses clients en trouvant des solutions pour réduire l’impact de la fin du mécanisme de l’Arenh au 31 décembre 2025. Il estime avoir « identifié des marges de manœuvre possibles sur l’avance en tête, le partage des risques ou encore les prix de certains éléments de l’offre ». Ainsi, de nouveaux accords de long terme sont espérés jusqu’à cet été (douze lettres d’intention ont déjà été signées) et les enchères ne commenceront finalement pas avant l’automne.
Comme son prédécesseur, Bernard Fontana a également souligné la compétitivité du parc électrique français, maintenant que la crise de l’énergie s’est estompée. Les prix de gros à cinq ans sont en recul de 34 % depuis novembre 2023. Pour le PDG d’EDF, les clients français ont tout simplement accès à une « électricité parmi la moins chère du monde ».
Source : Les Échos