La Cop30 de Belém, au Brésil, s’approche de son terme. Mais jusqu’à présent, cette conférence de l’Onu sur le climat dix ans après les accords de Paris sur la neutralité carbone a eu bien du mal à établir des avancées dans la lutte contre le dérèglement climatique. À quelques heures de la fin des négociations entre les représentants des États, comme le rapporte l’AFP, « la sortie progressive des énergies fossiles ne figure pas à l’agenda officiel ». Le principe a pourtant fait l’objet d’une annonce deux ans auparavant, à Dubaï, lors de la Cop28.

Le président brésilien Lula, présent pour ces derniers jours, a estimé qu’il fallait envisager cette désintoxication aux énergies fossiles, mais « sans imposer quoi que ce soit à personne, sans fixer de délai », pour que chaque pays en sorte à son rythme. En conférence de presse, son volontarisme est teinté de prudence : « Nous voulons simplement dire que c’est possible. C’est possible, essayons. » Il a insisté néanmoins sur le fait « que les pays riches doivent aider les pays pauvres » et sur la nécessité « de commencer à penser à vivre sans combustibles fossiles ».

80 pays tentent d’imposer une feuille de route

En parallèle des efforts de Lula pour aboutir sur un succès, 80 pays se sont unis pour appeler à la mise en place d’une « feuille de route de sortie des énergies fossiles ». Cette initiative regroupe notamment la Belgique, la Colombie, l’Allemagne, le Royaume-Uni, le Kenya, le Sierra Leone… « On sait bien qu’on ne va pas abandonner 15 milliards d’aides fossiles du jour au lendemain mais c’est la direction que l’on prend. Elle est irrémédiable », résume le ministre fédéral du Climat belge, Jean-Luc Crucke, dans des propos rapportés par la RTBF.

Cette notion de feuille de route pourrait aller de paire avec des dates de sortie « différentiées » selon le niveau de développement des pays, laissant la responsabilité aux pays historiquement pollueurs d’achever leur transition en premier. Par ailleurs, l’Union européenne et son projet de taxe carbone aux frontières (CBAM) ont été attaqués par plusieurs pays en voie de développement, qui estiment que cela risque de nuire à leur économique. À l’AFP, un représentant du groupe de réflexion Power Shift Africa jugeait sévèrement ce mécanisme : « Les pays du Nord, après s’être développés grâce à des industries à forte intensité de carbone, ferment désormais leurs portes aux pays du Sud. »

Un projet d’accord doit être soumis ce jeudi, avant les ultimes négociations de cette Cop30. Comme lors des précédentes conférences, des prolongations devraient avoir lieu pendant le weekend afin d’obtenir un consensus sur une version finale.

Source : RFI

Article rédigé par Côme Tessier

Rédacteur web pour Collectif Énergie, je m’évertue à glisser des touches sportives ou des notes sucrées pour rendre plus accessibles les sujets liés à l’énergie. Sans jamais oublier de traquer les doubles espaces qui perturbent la lecture.

La Cop30 de Belém, au Brésil, s’approche de son terme. Mais jusqu’à présent, cette conférence de l’Onu sur le climat dix ans après les accords de Paris sur la neutralité carbone a eu bien du mal à établir des avancées dans la lutte contre le dérèglement climatique. À quelques heures de la fin des négociations entre les représentants des États, comme le rapporte l’AFP, « la sortie progressive des énergies fossiles ne figure pas à l’agenda officiel ». Le principe a pourtant fait l’objet d’une annonce deux ans auparavant, à Dubaï, lors de la Cop28.

Le président brésilien Lula, présent pour ces derniers jours, a estimé qu’il fallait envisager cette désintoxication aux énergies fossiles, mais « sans imposer quoi que ce soit à personne, sans fixer de délai », pour que chaque pays en sorte à son rythme. En conférence de presse, son volontarisme est teinté de prudence : « Nous voulons simplement dire que c’est possible. C’est possible, essayons. » Il a insisté néanmoins sur le fait « que les pays riches doivent aider les pays pauvres » et sur la nécessité « de commencer à penser à vivre sans combustibles fossiles ».

80 pays tentent d’imposer une feuille de route

En parallèle des efforts de Lula pour aboutir sur un succès, 80 pays se sont unis pour appeler à la mise en place d’une « feuille de route de sortie des énergies fossiles ». Cette initiative regroupe notamment la Belgique, la Colombie, l’Allemagne, le Royaume-Uni, le Kenya, le Sierra Leone… « On sait bien qu’on ne va pas abandonner 15 milliards d’aides fossiles du jour au lendemain mais c’est la direction que l’on prend. Elle est irrémédiable », résume le ministre fédéral du Climat belge, Jean-Luc Crucke, dans des propos rapportés par la RTBF.

Cette notion de feuille de route pourrait aller de paire avec des dates de sortie « différentiées » selon le niveau de développement des pays, laissant la responsabilité aux pays historiquement pollueurs d’achever leur transition en premier. Par ailleurs, l’Union européenne et son projet de taxe carbone aux frontières (CBAM) ont été attaqués par plusieurs pays en voie de développement, qui estiment que cela risque de nuire à leur économique. À l’AFP, un représentant du groupe de réflexion Power Shift Africa jugeait sévèrement ce mécanisme : « Les pays du Nord, après s’être développés grâce à des industries à forte intensité de carbone, ferment désormais leurs portes aux pays du Sud. »

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