Ces derniers temps, l’industrie française de l’hydrogène a connu quelques turbulences. Entre faillites, retards de projets et cessions d’entreprises, le secteur a traversé une période compliquée. Pourtant, selon Matthieu Guesné, président de Lhyfe, une entreprise spécialisée dans l’hydrogène vert, cette filière commence enfin à se stabiliser.

Qu’est-ce qui explique cette période difficile pour l’hydrogène ?

Après l’engouement lié à la transition énergétique post-crise sanitaire, l’hydrogène s’est heurté à la dure réalité économique. En fait, malgré son potentiel évident pour décarboner les industries lourdes et les transports, cette technologie reste chère et peu compétitive. Pourquoi ? Tout simplement parce que les technologies ne sont pas encore matures, et surtout, parce que le coût élevé de l’électricité en Europe plombe sa compétitivité face au gaz et au pétrole.

Quelques exemples concrets illustrent bien ces difficultés : Airbus a récemment reporté son projet d’avion à hydrogène, et Safra, le seul fabricant français de bus à hydrogène, est passé sous contrôle chinois après une mise en redressement judiciaire. Plus récemment encore, l’entreprise McPhy, producteur d’électrolyseurs, a été placée en liquidation moins d’un an après avoir inauguré sa nouvelle usine à Belfort.

Pourquoi peut-on malgré tout rester optimiste pour l’hydrogène ?

Malgré ces problèmes, l’optimisme revient doucement. Matthieu Guesné, ancien directeur du Commissariat à l’Énergie atomique et fondateur de Lhyfe, insiste sur l’importance des besoins de décarbonation dans l’industrie lourde. Actuellement, 100 millions de tonnes d’hydrogène « gris » (très polluant) sont consommées chaque année, générant à elles seules 3 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Rien que cela suffit à justifier des efforts pour développer l’hydrogène vert.

Dans le secteur des transports aussi, les initiatives prennent forme. Par exemple, Cologne prévoit une flotte de 160 bus à hydrogène, et une joint-venture franco-allemande lancée à Fos-sur-Mer prévoit d’investir 1,5 milliard d’euros pour produire du carburant d’avion durable.

Quels signaux montrent que le secteur se consolide ?

La récente obtention par Lhyfe d’un financement bancaire de 53 millions d’euros pour quatre nouveaux sites (trois en France, un en Allemagne) constitue un signal fort. C’est en effet la première fois que des banques traditionnelles, comme Edmond de Rothschild, prennent le risque de financer directement ces projets. Selon Matthieu Guesné, c’est un signe clair que le marché européen croit désormais à la rentabilité de l’hydrogène vert.

Par ailleurs, Lhyfe lance une initiative originale : un financement citoyen via la plateforme Lita, offrant aux particuliers la possibilité d’investir directement dans des projets d’hydrogène vert, avec la promesse d’un bon rendement.

En synthèse, que retenir de cette période mouvementée pour l’hydrogène ?

La filière de l’hydrogène traverse certes une phase délicate, mais c’est une période de tri nécessaire. Les acteurs les plus solides émergent progressivement, soutenus par des financements bancaires et citoyens inédits. L’hydrogène vert continue donc de promettre un avenir intéressant, porté par la nécessité urgente de décarboner l’économie.

L’hydrogène n’a peut-être pas encore gagné la partie, mais le secteur est bien en train de se consolider autour de projets réalistes et financièrement viables.

Article rédigé par Guillaume Sagliet

Growth Marketing Manager pour Collectif Énergie, je suis devenu expert pour retrouver les pages perdues dans l’Internet et leur redonner vie grâce à mes connaissances approfondies dans Lost et The Walking Dead. Avec moi, tous les contenus affrontent Google sans crainte.

Ces derniers temps, l’industrie française de l’hydrogène a connu quelques turbulences. Entre faillites, retards de projets et cessions d’entreprises, le secteur a traversé une période compliquée. Pourtant, selon Matthieu Guesné, président de Lhyfe, une entreprise spécialisée dans l’hydrogène vert, cette filière commence enfin à se stabiliser.

Qu’est-ce qui explique cette période difficile pour l’hydrogène ?

Après l’engouement lié à la transition énergétique post-crise sanitaire, l’hydrogène s’est heurté à la dure réalité économique. En fait, malgré son potentiel évident pour décarboner les industries lourdes et les transports, cette technologie reste chère et peu compétitive. Pourquoi ? Tout simplement parce que les technologies ne sont pas encore matures, et surtout, parce que le coût élevé de l’électricité en Europe plombe sa compétitivité face au gaz et au pétrole.

Quelques exemples concrets illustrent bien ces difficultés : Airbus a récemment reporté son projet d’avion à hydrogène, et Safra, le seul fabricant français de bus à hydrogène, est passé sous contrôle chinois après une mise en redressement judiciaire. Plus récemment encore, l’entreprise McPhy, producteur d’électrolyseurs, a été placée en liquidation moins d’un an après avoir inauguré sa nouvelle usine à Belfort.

Pourquoi peut-on malgré tout rester optimiste pour l’hydrogène ?

Malgré ces problèmes, l’optimisme revient doucement. Matthieu Guesné, ancien directeur du Commissariat à l’Énergie atomique et fondateur de Lhyfe, insiste sur l’importance des besoins de décarbonation dans l’industrie lourde. Actuellement, 100 millions de tonnes d’hydrogène « gris » (très polluant) sont consommées chaque année, générant à elles seules 3 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Rien que cela suffit à justifier des efforts pour développer l’hydrogène vert.

Dans le secteur des transports aussi, les initiatives prennent forme. Par exemple, Cologne prévoit une flotte de 160 bus à hydrogène, et une joint-venture franco-allemande lancée à Fos-sur-Mer prévoit d’investir 1,5 milliard d’euros pour produire du carburant d’avion durable.

Quels signaux montrent que le secteur se consolide ?

La récente obtention par Lhyfe d’un financement bancaire de 53 millions d’euros pour quatre nouveaux sites (trois en France, un en Allemagne) constitue un signal fort. C’est en effet la première fois que des banques traditionnelles, comme Edmond de Rothschild, prennent le risque de financer directement ces projets. Selon Matthieu Guesné, c’est un signe clair que le marché européen croit désormais à la rentabilité de l’hydrogène vert.

Par ailleurs, Lhyfe lance une initiative originale : un financement citoyen via la plateforme Lita, offrant aux particuliers la possibilité d’investir directement dans des projets d’hydrogène vert, avec la promesse d’un bon rendement.

En synthèse, que retenir de cette période mouvementée pour l’hydrogène ?

La filière de l’hydrogène traverse certes une phase délicate, mais c’est une période de tri nécessaire. Les acteurs les plus solides émergent progressivement, soutenus par des financements bancaires et citoyens inédits. L’hydrogène vert continue donc de promettre un avenir intéressant, porté par la nécessité urgente de décarboner l’économie.

L’hydrogène n’a peut-être pas encore gagné la partie, mais le secteur est bien en train de se consolider autour de projets réalistes et financièrement viables.

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