Pourquoi les objectifs de l’État sur l’hydrogène semblent-ils hors de portée ?
Il faut bien avouer que les ambitions de la France en matière d’hydrogène décarboné donnent le tournis. Officiellement, l’État vise une capacité de production de 4,5 gigawatts (GW) à l’horizon 2030, puis 8 GW en 2035. Sur le papier, ça fait rêver. Mais dans les faits, la Cour des comptes jette un pavé dans la mare : seul 0,5 GW serait véritablement sécurisé à ce jour.
Autrement dit, on est loin du compte. Et ce n’est pas un simple retard de quelques mois : le fossé entre les promesses et la réalité semble trop profond pour être comblé à temps. Même au niveau européen, la Cour constate que les prévisions sont peu crédibles. En France, elle estime qu’on pourrait atteindre, au mieux, 3,1 GW d’ici 2030. C’est mieux que 0,5 GW, certes, mais encore très loin des objectifs officiels.
L’argent public est-il mal orienté dans la filière hydrogène ?
C’est l’autre point de friction. La Cour des comptes alerte sur un déséquilibre inquiétant dans la répartition des subventions. Sur près de 900 millions d’euros déjà engagés dans la filière hydrogène, environ 46 % sont consacrés au transport routier. Un chiffre qui interpelle, surtout quand on sait que la décarbonation du secteur routier s’oriente davantage vers les batteries électriques que vers l’hydrogène.
Concrètement, certaines usines subventionnées produisent des piles à combustible principalement destinées aux camions ou bus, un segment qui reste marginal face à l’essor des véhicules électriques. L’Ademe, de son côté, a financé plusieurs projets « d’écosystèmes territoriaux » qui misent également sur la mobilité routière. Résultat : l’industrie lourde, pourtant prioritaire pour l’usage de l’hydrogène, semble reléguée au second plan.
Quelles sont les recommandations de la Cour des comptes ?
Face à ce constat, la Cour appelle l’État à revoir sa copie. Son message est clair : il faut mieux cibler les aides publiques. En priorité, elles devraient aller vers les usages industriels lourds, comme la sidérurgie ou la chimie, où l’hydrogène peut réellement faire la différence. En revanche, les raffineries, déjà soutenues par une autre aide (la taxe Tiruert – taxe incitative relative à l’utilisation des énergies renouvelables dans les transports), ne devraient pas bénéficier en plus de subventions hydrogène.
Autre alerte : si cette mauvaise orientation persiste, la facture publique pourrait exploser. D’ici 2030, les aides à la filière pourraient dépasser les 9 milliards d’euros initialement prévus. Une dérive budgétaire que la Cour invite à anticiper dès maintenant.
Faut-il investir dans les infrastructures hydrogène ?
Bonne nouvelle tout de même : la Cour des comptes ne se contente pas de critiquer. Elle propose aussi des pistes d’action concrètes. Et parmi elles, une recommandation forte : investir dans les réseaux de transport et de stockage de l’hydrogène.
Pourquoi ? Parce que l’hydrogène peut jouer un rôle de tampon lors des périodes où la production d’électricité est plus faible. Développer ces infrastructures permettrait donc un « dimensionnement optimal » du réseau électrique global. Une vision plus systémique, qui dépasse les simples enjeux de production.
Une filière prometteuse, mais encore mal pilotée
La Cour des comptes tire la sonnette d’alarme : à force de viser trop haut sans moyens réalistes, la stratégie hydrogène de l’État pourrait se heurter au mur. Trop d’argent mal dirigé, des objectifs qui semblent hors d’atteinte, et des choix technologiques pas toujours pertinents. Mais tout n’est pas perdu : en recentrant les aides sur l’industrie lourde et en investissant dans les infrastructures, la France pourrait remettre sa filière hydrogène sur les bons rails. La vraie question, c’est : combien de temps allons-nous encore attendre pour changer de cap ?

Article rédigé par Guillaume Sagliet
Growth Marketing Manager pour Collectif Énergie, je suis devenu expert pour retrouver les pages perdues dans l’Internet et leur redonner vie grâce à mes connaissances approfondies dans Lost et The Walking Dead. Avec moi, tous les contenus affrontent Google sans crainte.
Pourquoi les objectifs de l’État sur l’hydrogène semblent-ils hors de portée ?
Il faut bien avouer que les ambitions de la France en matière d’hydrogène décarboné donnent le tournis. Officiellement, l’État vise une capacité de production de 4,5 gigawatts (GW) à l’horizon 2030, puis 8 GW en 2035. Sur le papier, ça fait rêver. Mais dans les faits, la Cour des comptes jette un pavé dans la mare : seul 0,5 GW serait véritablement sécurisé à ce jour.
Autrement dit, on est loin du compte. Et ce n’est pas un simple retard de quelques mois : le fossé entre les promesses et la réalité semble trop profond pour être comblé à temps. Même au niveau européen, la Cour constate que les prévisions sont peu crédibles. En France, elle estime qu’on pourrait atteindre, au mieux, 3,1 GW d’ici 2030. C’est mieux que 0,5 GW, certes, mais encore très loin des objectifs officiels.
L’argent public est-il mal orienté dans la filière hydrogène ?
C’est l’autre point de friction. La Cour des comptes alerte sur un déséquilibre inquiétant dans la répartition des subventions. Sur près de 900 millions d’euros déjà engagés dans la filière hydrogène, environ 46 % sont consacrés au transport routier. Un chiffre qui interpelle, surtout quand on sait que la décarbonation du secteur routier s’oriente davantage vers les batteries électriques que vers l’hydrogène.
Concrètement, certaines usines subventionnées produisent des piles à combustible principalement destinées aux camions ou bus, un segment qui reste marginal face à l’essor des véhicules électriques. L’Ademe, de son côté, a financé plusieurs projets « d’écosystèmes territoriaux » qui misent également sur la mobilité routière. Résultat : l’industrie lourde, pourtant prioritaire pour l’usage de l’hydrogène, semble reléguée au second plan.
Quelles sont les recommandations de la Cour des comptes ?
Face à ce constat, la Cour appelle l’État à revoir sa copie. Son message est clair : il faut mieux cibler les aides publiques. En priorité, elles devraient aller vers les usages industriels lourds, comme la sidérurgie ou la chimie, où l’hydrogène peut réellement faire la différence. En revanche, les raffineries, déjà soutenues par une autre aide (la taxe Tiruert – taxe incitative relative à l’utilisation des énergies renouvelables dans les transports), ne devraient pas bénéficier en plus de subventions hydrogène.
Autre alerte : si cette mauvaise orientation persiste, la facture publique pourrait exploser. D’ici 2030, les aides à la filière pourraient dépasser les 9 milliards d’euros initialement prévus. Une dérive budgétaire que la Cour invite à anticiper dès maintenant.
Faut-il investir dans les infrastructures hydrogène ?
Bonne nouvelle tout de même : la Cour des comptes ne se contente pas de critiquer. Elle propose aussi des pistes d’action concrètes. Et parmi elles, une recommandation forte : investir dans les réseaux de transport et de stockage de l’hydrogène.
Pourquoi ? Parce que l’hydrogène peut jouer un rôle de tampon lors des périodes où la production d’électricité est plus faible. Développer ces infrastructures permettrait donc un « dimensionnement optimal » du réseau électrique global. Une vision plus systémique, qui dépasse les simples enjeux de production.
Une filière prometteuse, mais encore mal pilotée
La Cour des comptes tire la sonnette d’alarme : à force de viser trop haut sans moyens réalistes, la stratégie hydrogène de l’État pourrait se heurter au mur. Trop d’argent mal dirigé, des objectifs qui semblent hors d’atteinte, et des choix technologiques pas toujours pertinents. Mais tout n’est pas perdu : en recentrant les aides sur l’industrie lourde et en investissant dans les infrastructures, la France pourrait remettre sa filière hydrogène sur les bons rails. La vraie question, c’est : combien de temps allons-nous encore attendre pour changer de cap ?

Article rédigé par Guillaume Sagliet
Growth Marketing Manager pour Collectif Énergie, je suis devenu expert pour retrouver les pages perdues dans l’Internet et leur redonner vie grâce à mes connaissances approfondies dans Lost et The Walking Dead. Avec moi, tous les contenus affrontent Google sans crainte.