RTE présente un bilan électrique prévisionnel pour 2025 plutôt avantageux pour la France

Comme en 2024, la France aura connu en 2025 une année de surproduction électrique. La capacité de production des centrales électriques françaises dépasse assez nettement la consommation, toujours atone. Par conséquent, les volumes tournés vers l’exportation dans les pays voisins devraient être stables. Le record de 2024 (89 TWh nets) pourrait même être battu, avec déjà 82 TWh nets exportés entre janvier et fin novembre 2025.

Selon RTE, cette situation n’est pas nouvelle et correspond à une surcapacité historique en France, depuis plusieurs décennies, si on excepte l’année 2022 marquée par la crise du secteur énergétique. Ce niveau « d’abondance d’électricité », comme le qualifie RTE, permet de réduire durablement les risques d’approvisionnement en cas d’hiver froid.

La résilience du système français est donc considérablement accrue, ce qui contribue à faire baisser les prix sur les marchés de gros. Ils se situent désormais aux alentours des 50 €/MWh, avec un différentiel par rapport au marché allemand supérieur à 30 €/MWh. Cette situation paraît avantageuse.

Le rythme d’électrification comme variable d’ajustement essentielle

Ainsi, pour le gestionnaire du réseau de transport, il s’agit aujourd’hui d’une situation « assez enviable par rapport à certains pays » voisins pour envisager un grand plan d’électrification.

Pour étudier la situation à moyen terme dans ce contexte de surproduction, RTE met en avant deux scénarios d’évolution de la consommation électrique : celui d’une décarbonation lente, avec une désindustrialisation continue du pays, ou d’une décarbonation dite rapide. Cette seconde option serait à la fois compatible avec les ambitions fixées par l’Union européenne dans le cadre du Fit for 55 et plus intéressante sur les aspects techniques et économiques du système électrique français. Pour RTE, cette perspective reste accessible dans les dix prochaines années si une politique d’électrification est menée.

De plus, une décarbonation lente aurait un effet à la hausse sur le coût complet de production, d’environ 7 %, dû au surdimensionnement du système. Cela pourrait également affaiblir les revenus pour les producteurs et conduire à une hausse du soutien public à certaines filières. « La pertinence d’une électrification rapide du pays pour réduire ses dépendances aux fossiles importés, améliorer sa balance commerciale et permettre sa décarbonation rapide est attestée », assène donc le rapport de RTE.

Un arbitrage sur les renouvelables difficile ?

Le gestionnaire du réseau de transport s’est également intéressé aux effets que pourraient avoir des changements dans le rythme de déploiement des énergies renouvelables terrestres – qui sont les seuls ajouts potentiels dans les cinq prochaines années –, tandis que le secteur attend toujours la publication de la PPE pour la période 2025-2035.

Si un ralentissement des renouvelables pourrait contribuer à stabiliser le réseau, Xavier Piechaczyk a rappelé l’importance de préserver cette filière industrielle en évitant tout « stop and go » et gardant en tête les objectifs à plus long terme, pour lesquels renouvelables et nucléaires seront nécessaires. « Il n’y aurait aucun intérêt à se priver [du nucléaire ou des renouvelables] maintenant, au risque de ne plus pouvoir avancer », juge ainsi le président du directoire de RTE.

Enfin, l’efficacité d’un arbitrage sur les renouvelables semble moins efficace qu’un renforcement de l’électrification des usages pour garantir la pérennité du système électrique.

Source : RTE

Article rédigé par Côme Tessier

Rédacteur web pour Collectif Énergie, je m’évertue à glisser des touches sportives ou des notes sucrées pour rendre plus accessibles les sujets liés à l’énergie. Sans jamais oublier de traquer les doubles espaces qui perturbent la lecture.

RTE présente un bilan électrique prévisionnel pour 2025 plutôt avantageux pour la France

Comme en 2024, la France aura connu en 2025 une année de surproduction électrique. La capacité de production des centrales électriques françaises dépasse assez nettement la consommation, toujours atone. Par conséquent, les volumes tournés vers l’exportation dans les pays voisins devraient être stables. Le record de 2024 (89 TWh nets) pourrait même être battu, avec déjà 82 TWh nets exportés entre janvier et fin novembre 2025.

Selon RTE, cette situation n’est pas nouvelle et correspond à une surcapacité historique en France, depuis plusieurs décennies, si on excepte l’année 2022 marquée par la crise du secteur énergétique. Ce niveau « d’abondance d’électricité », comme le qualifie RTE, permet de réduire durablement les risques d’approvisionnement en cas d’hiver froid.

La résilience du système français est donc considérablement accrue, ce qui contribue à faire baisser les prix sur les marchés de gros. Ils se situent désormais aux alentours des 50 €/MWh, avec un différentiel par rapport au marché allemand supérieur à 30 €/MWh. Cette situation paraît avantageuse.

Le rythme d’électrification comme variable d’ajustement essentielle

Ainsi, pour le gestionnaire du réseau de transport, il s’agit aujourd’hui d’une situation « assez enviable par rapport à certains pays » voisins pour envisager un grand plan d’électrification.

Pour étudier la situation à moyen terme dans ce contexte de surproduction, RTE met en avant deux scénarios d’évolution de la consommation électrique : celui d’une décarbonation lente, avec une désindustrialisation continue du pays, ou d’une décarbonation dite rapide. Cette seconde option serait à la fois compatible avec les ambitions fixées par l’Union européenne dans le cadre du Fit for 55 et plus intéressante sur les aspects techniques et économiques du système électrique français. Pour RTE, cette perspective reste accessible dans les dix prochaines années si une politique d’électrification est menée.

De plus, une décarbonation lente aurait un effet à la hausse sur le coût complet de production, d’environ 7 %, dû au surdimensionnement du système. Cela pourrait également affaiblir les revenus pour les producteurs et conduire à une hausse du soutien public à certaines filières. « La pertinence d’une électrification rapide du pays pour réduire ses dépendances aux fossiles importés, améliorer sa balance commerciale et permettre sa décarbonation rapide est attestée », assène donc le rapport de RTE.

Un arbitrage sur les renouvelables difficile ?

Le gestionnaire du réseau de transport s’est également intéressé aux effets que pourraient avoir des changements dans le rythme de déploiement des énergies renouvelables terrestres – qui sont les seuls ajouts potentiels dans les cinq prochaines années –, tandis que le secteur attend toujours la publication de la PPE pour la période 2025-2035.

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