Les barrages hydroélectriques français confrontés aux règles européennes
Depuis plus de vingt ans, la France ne parvient plus à investir dans 340 de ses barrages hydrauliques, alors que des travaux pourraient les rendre plus efficaces et augmenter leur production, au-delà des 74,7 TWh enregistrés en 2024. La première source d’énergie renouvelable dans l’Hexagone est bloquée par les règles européennes pesant sur les concessions, qui couvrent 90 % de la production des barrages.
Le bras de fer entre l’Union européenne et l’État français dure depuis le début des années 2000 pour mettre fin à la position dominante d’EDF dans leur gestion. À la suite de l’adoption d’une directive européenne en 2014 obligeant à procéder à une mise en concurrence des concessions échues ou lorsque d’importants travaux d’ajout de puissance ont été menés, deux procédures ont même été ouvertes en 2015 et 2019.
Or, la France est opposée à cette ouverture à la concurrence compte tenu de l’importance de l’hydroélectricité pour garantir la stabilité de l’approvisionnement électrique… et un accès stratégique à l’eau. Pour France Info, le député insoumis Matthias Tavel rappelait que « les barrages hydroélectriques sont utiles pour gérer le risque d’inondations, l’irrigation agricole, le refroidissement des centrales nucléaires. C’est un service d’intérêt général et cela fait consensus. »
Des pistes pour contourner la directive de l’UE… en attendant une révision
Par conséquent, une mission parlementaire a été ouverte pour trouver une porte de sortie. Les députés Marie-Noëlle Battistel (PS) et Philippe Bolo (Modem) ont publié leur rapport sur le sujet cette semaine. Ils y soulignent l’absence de visibilité pour les concessionnaires à cause dans la situation actuelle et proposent d’ouvrir ces concessions au régime de l’autorisation – plafonnée à 75 ans –, évitant ainsi l’obligation de mise en concurrence.
De plus, ils souhaitent également une qualification d’ouvrages publics pour les barrages, comme pour les aéroports, pour supprimer le risque de privatisation par les entreprises exploitantes.
Enfin, ils appellent à une révision de la directive européenne pour écarter les barrages hydroélectriques de son champ d’application, mais cela pourrait prendre a minima cinq ans… retardant d’autant plus le développement de ces barrages, pourtant nécessaire dans la stratégie nationale bas carbone et de transition énergétique.
Source : France 24

Article rédigé par Côme Tessier
Rédacteur web pour Collectif Énergie, je m’évertue à glisser des touches sportives ou des notes sucrées pour rendre plus accessibles les sujets liés à l’énergie. Sans jamais oublier de traquer les doubles espaces qui perturbent la lecture.
Les barrages hydroélectriques français confrontés aux règles européennes
Depuis plus de vingt ans, la France ne parvient plus à investir dans 340 de ses barrages hydrauliques, alors que des travaux pourraient les rendre plus efficaces et augmenter leur production, au-delà des 74,7 TWh enregistrés en 2024. La première source d’énergie renouvelable dans l’Hexagone est bloquée par les règles européennes pesant sur les concessions, qui couvrent 90 % de la production des barrages.
Le bras de fer entre l’Union européenne et l’État français dure depuis le début des années 2000 pour mettre fin à la position dominante d’EDF dans leur gestion. À la suite de l’adoption d’une directive européenne en 2014 obligeant à procéder à une mise en concurrence des concessions échues ou lorsque d’importants travaux d’ajout de puissance ont été menés, deux procédures ont même été ouvertes en 2015 et 2019.
Or, la France est opposée à cette ouverture à la concurrence compte tenu de l’importance de l’hydroélectricité pour garantir la stabilité de l’approvisionnement électrique… et un accès stratégique à l’eau. Pour France Info, le député insoumis Matthias Tavel rappelait que « les barrages hydroélectriques sont utiles pour gérer le risque d’inondations, l’irrigation agricole, le refroidissement des centrales nucléaires. C’est un service d’intérêt général et cela fait consensus. »
Des pistes pour contourner la directive de l’UE… en attendant une révision
Par conséquent, une mission parlementaire a été ouverte pour trouver une porte de sortie. Les députés Marie-Noëlle Battistel (PS) et Philippe Bolo (Modem) ont publié leur rapport sur le sujet cette semaine. Ils y soulignent l’absence de visibilité pour les concessionnaires à cause dans la situation actuelle et proposent d’ouvrir ces concessions au régime de l’autorisation – plafonnée à 75 ans –, évitant ainsi l’obligation de mise en concurrence.
De plus, ils souhaitent également une qualification d’ouvrages publics pour les barrages, comme pour les aéroports, pour supprimer le risque de privatisation par les entreprises exploitantes.
Enfin, ils appellent à une révision de la directive européenne pour écarter les barrages hydroélectriques de son champ d’application, mais cela pourrait prendre a minima cinq ans… retardant d’autant plus le développement de ces barrages, pourtant nécessaire dans la stratégie nationale bas carbone et de transition énergétique.
Source : France 24

Article rédigé par Côme Tessier
Rédacteur web pour Collectif Énergie, je m’évertue à glisser des touches sportives ou des notes sucrées pour rendre plus accessibles les sujets liés à l’énergie. Sans jamais oublier de traquer les doubles espaces qui perturbent la lecture.